Un entretien avec Larry Masotti, B. Éd., M. A., PSAC, président du C. A. du CCPSA

Larry Masotti Head Shot
Larry Masotti, MA, BEd, PSAC

Quand avez-vous décidé de faire carrière dans le domaine de la santé et la sécurité du travail?

Peu après avoir obtenu mon diplôme universitaire, alors que j’aspirais à une carrière comme enseignant, j’ai réalisé que les possibilités d’emploi étaient rares dans le domaine de l’éducation à cette époque. Grâce à l’expérience acquise dans le domaine de la construction pendant plusieurs étés et de nombreux week-ends, un collègue m’a proposé de travailler dans le secteur des assurances en tant qu’expert en sinistres dans le secteur de l’habitation. Au fil du temps, j’ai acquis des compétences en matière de dossiers d’enquête et j’ai ensuite été promu au service des sinistres liés aux blessures corporelles et aux maladies dans le secteur privé. Même si ce travail me permettait de mener des enquêtes approfondies, de rencontrer des avocats et des médecins et de régler des sinistres, je n’avais pas un sentiment de satisfaction. J’ai rapidement compris que j’aspirais plutôt à prévenir les nombreuses tragédies que j’avais constatées dans le cadre de mon travail. Entre les accidents mortels de la route, les incendies résidentiels, les attaques commises par des animaux et autres situations assurables, j’ai toujours pensé que l’éducation était un élément crucial pour prévenir ces incidents. Ce désir inébranlable m’a conduit vers le domaine de la santé et la sécurité du travail.

Parlez-moi de votre poste actuel. Quelles sont vos principales responsabilités?

Dans mon rôle actuel de président de Minerva Canada Safety Management Education Inc., j’ai la chance de faire valoir les principes de santé et de sécurité dans le but de les intégrer dans les programmes d’études des établissements d’enseignement supérieur. Bien que le principal objectif de Minerva Canada ait été les facultés de génie, il est encourageant de constater que d’autres domaines universitaires s’intéressent désormais aux principes de SST. Minerva Canada, qui est un organisme sans but lucratif dirigé par des bénévoles, offre de nombreuses ressources pour soutenir la santé et la sécurité, notamment des modules d’apprentissage en ligne, des études de cas, des prix décernés aux étudiants, des webinaires, des forums d’apprentissage ainsi que d’autres ressources pédagogiques. Le succès à long terme de Minerva Canada est attribuable à ses membres bénévoles du C. A. et du groupe de travail, qui représentent le secteur privé, les associations professionnelles, les organismes gouvernementaux et les partenaires du milieu d’enseignement postsecondaire. Ces ressources sont également mises à la disposition des entreprises du secteur privé. Pour en savoir, consultez le lien suivant : https://safetymanagementeducation.com/.

Qu’est-ce qui vous plaît de votre carrière en SST?

Faire carrière en santé et sécurité du travail est tout à fait formidable, car on y trouve un équilibre entre les compétences humaines et techniques. Je crois fermement qu’un professionnel ou un praticien en sécurité est bien placé pour se faire un agent de changement dans n’importe quelle organisation. Comme la santé et la sécurité évoluent sans cesse avec les progrès technologiques (p. ex., l’intelligence artificielle, les drones, la robotique, etc.) et l’intégration humaine ou interpersonnelle (p. ex., l’inclusion, la diversité, l’équité, la santé mentale, etc.), cela favorise la nécessité de perfectionnement continu. Le poste occupé dans le domaine de la SST sert souvent de pont entre les complexités procédurales au niveau de la direction et les réalités opérationnelles sur le terrain ou dans les usines. C’est un rôle qui permet de concilier les nombreuses compétences nécessaires pour naviguer et établir un équilibre entre la nécessité de protéger les personnes et notre environnement tout en maintenant l’impératif crucial de la durabilité économique.

Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux diplômés ou à ceux qui exercent un poste de premier échelon dans le domaine de la SST et qui souhaitent gravir les échelons?

En abordant la question des possibilités inhérentes aux postes de premier échelon, je me dis que chaque rencontre, chaque occasion et chaque défi offre une chance d’apprendre. Bien sûr, il y aura des occasions où la situation ou l’exemple n’aura pas été géré de manière optimale. Or, nous apprenons souvent davantage de nos échecs que de nos succès. Ce que je veux dire ici, c’est qu’il est important de saisir les occasions qui se présentent, car c’est dans l’apprentissage expérientiel que la formation et les compétences pratiques deviennent les plus efficaces. Dans la même veine, il ne faut pas oublier les possibilités qu’offre le bénévolat. Il arrive que les postes de premier échelon n’offrent pas immédiatement des occasions pour approfondir ses connaissances, ses compétences ou ses aptitudes à diriger. C’est pour cette raison que le bénévolat devient une plateforme d’apprentissage précieuse. Que ce soit dans une organisation à but lucratif ou non, il faut saisir les occasions d’acquérir des compétences organisationnelles offertes par le bénévolat. Elles constituent une base solide lorsque d’autres postes dans le domaine de la SST se présentent. Enfin, petit rappel important lorsque vous passez une entrevue pour faire avancer votre carrière : n’oubliez pas qu’un poste de bénévole et l’expérience acquise peuvent faire pencher la balance en votre faveur pour décrocher un nouveau poste. 

Que faites-vous en dehors du travail?

Bien que la santé et la sécurité constituent notre principale préoccupation dans ce domaine, nous devons souvent nous rappeler que, tout en veillant sur les autres, nous devons également prendre soin de notre propre bien-être. Là encore, j’essaie de trouver un équilibre entre l’activité physique et l’activité mentale. Je continue donc à lire assidûment des ouvrages sur des sujets variés afin de rester ouvert à différents points de vue. Par ailleurs, la musique demeure un passe-temps agréable qui m’aide à réduire le stress au quotidien. Entre une collection variée de musique sous divers formats et le fait de jouer et d’apprendre la guitare, cela reste pour moi une constante. Enfin, depuis que je suis à la retraite, je me suis remis à la course à pied après une pause d’une vingtaine d’années, et j’ai hâte de refaire le demi-marathon international du Detroit Free Press en octobre prochain.