Je ne me souviens pas exactement quand j’ai rencontré Avery pour la première fois, mais je soupçonne que c’était lors d’une activité de la Société canadienne de la santé et de la sécurité au travail (SCSST), fort probablement dans le cadre d’une conférence de perfectionnement professionnel où il adorait chanter sa version de « Jake The Peg », de Rolf Harris (googlez-le), lors de la soirée du banquet.
J’ai eu le privilège de l’observer et d’apprendre de lui dans ses rôles de président de la SCSST (1977-1979) ainsi que d’administrateur (1976-1990) et de président du conseil d’administration (1978-1980) du CCPSA. Il a occupé ces postes en s’acquittant le respect et la confiance de tous ses pairs au Canada. En dehors de son métier à Ontario Hydro à London, en Ontario, Avery poursuivit sa passion pour l’avancement de la profession en SST à temps plein.
Ma première expérience de travail avec Avery fut lorsque j’étais directeur de la section torontoise de la SCSST. C’est à cette époque qu’il défendit passionnément la mise en place d’un processus d’agrément (de certification) des professionnels en SST. Il eut la sagesse de comprendre qu’un tel programme ne pouvait pas faire partie de la SCSST et devait être une entité distincte consacrée uniquement à la certification des praticiens en sécurité (une exigence actuelle de la norme ISO 17024). Ensuite, il mobilisa un petit groupe de professionnels aux vues similaires pour entreprendre l’élaboration d’un programme de certification.
Le fait que ces personnes aient eu la clairvoyance de créer un programme de certification qui est très proche de la structure actuelle est remarquable. Bien que le processus de demande, d’évaluation, d’entrevue et d’examen ait été considérablement amélioré depuis la fin des années 1970, le cheminement général de la certification demeure le même.
Dans les premiers temps, Avery avait été beaucoup critiqué et tourné en dérision au sujet de son rêve de certification. Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des critiques émanèrent de gens de la profession en SST. Malgré cela, Avery poursuivit sa voie en croyant fermement qu’un tel programme constituait un élément indispensable à la crédibilité de la profession et parce qu’il avait la ferme conviction que « si on ne le fait pas, d’autres personnes, qui ne seront peut-être pas des professionnels en SST, le feront », et que cette situation mettrait en péril l’avenir de la profession.
Les défis à relever au début ont été énormes. Après la vague initiale de demandes, le programme suscita un maigre intérêt pendant quelques années en obtenant qu’une poignée de demandes.
Indéniablement engagé, Avery continua de promouvoir le titre de compétence à chaque occasion qui se présentait et lentement, mais sûrement, la certification commença à attirer une plus grande attention partout au pays.
Grâce à la perspicacité du premier conseil d’administration, de solides bases furent jetées pour la mise en œuvre du programme de certification qui existe aujourd’hui. En rétrospective, je suis persuadé que dans ses rêves les plus fous, Avery n’aurait jamais imaginé l’impact notable qu’a le titre de PSAC dans les milieux de travail actuels au Canada. Le nombre de professionnels certifiés et la reconnaissance de la certification sont fort impressionnants.
Le programme accrédité ISO 17024 et 9001 est reconnu par les employeurs et les organismes de réglementation gouvernementaux comme la norme canadienne pour la certification des professionnels en SST. C’est tout à l’honneur d’Avery Spencer, un pionnier, un visionnaire et un champion très respecté de cette profession très particulière. Je suis fier et honoré d’avoir pu le considérer comme un ami et un collègue.
« Il n’y a pas de fin, mais juste un endroit où vous quittez l’histoire. » (Bienvenue au Marigold Hotel 2)
Hommage présenté par,
Peter Fletcher, PSAC (NP), directeur général du CCPSA, 1979-2010